Qu'est-ce que le Go ?

Le go est un jeu de stratégie, très répandu en Extrême-Orient, qui se joue à deux et qui consiste à former des territoires en posant des pions, ou pierres noires et blanches, sur un plateau (goban). Le but est de marquer plus de points que l'adversaire en créant de plus grand territoires que lui et en capturant ses pierres. Sur le goban, sont tracées 19 lignes noires horizontales et 19 lignes verticales, qui forment 361 intersections ou points.

Le go est donc un jeu de plateau qui a pour objet la maîtrise du territoire. Comme d'autres jeux de réflexion, c'est aussi un jeu de stratégie. L'histoire du go remonte à environ 4000 ans. Les règles, fort simples, en sont demeurées pratiquement inchangées tout au long de ces millénaires. Il est né en Chine et s'est répandu au Japon puis en Corée où il est devenu très populaire. Dans le reste du monde, où sa découverte est récente, sa notoriété est croissante. Son succès tient autant à la simplicité de ses règles qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique.

Les règles en quelques lignes…

Les règles du jeu de go sont extrĂŞmement simples. Au dĂ©but du jeu, le goban est vide. Le joueur possĂ©dant les pierres noires commence en posant une pierre sur une des intersections. Chaque joueur pose ensuite une pierre Ă  tour de rĂ´le. Le but est de former des territoires, ensembles d'intersections vides entourĂ©s de pierres appartenant au joueur.

Une pierre jouĂ©e ne peut pas ĂŞtre dĂ©placĂ©e et reste sur le goban jusqu'Ă  la fin de la partie, sauf si elle est capturĂ©e et retirĂ©e du jeu. Il est plus important de former des territoires et de limiter ceux de l'adversaire que de capturer ses pierres. Une pierre est capturĂ©e lorsquÂ’elle est encadrĂ©e par quatre pierres adverses.

La partie se termine lorsque les joueurs conviennent qu'aucun point supplĂ©mentaire ne peut ĂŞtre marquĂ©. Ă€ la fin de la partie, toutes les pierres qui restent sur des territoires ennemis sont capturĂ©es. On compte un point par intersection libre dans chaque territoire et un point pour chaque prisonnier (pierre prise ou morte) capturĂ© (habituellement pour faciliter le dĂ©compte les prisonniers sont placĂ©s dans le territoire de l'adversaire). Le vainqueur est celui qui possède le plus de points.

Le go, un jeu accessible Ă  tousÂ…

Il est très facile d'apprendre à jouer au Go et l'âge n'est pas un obstacle. Ce serait une erreur de croire qu'il requiert une intelligence particulière pour son apprentissage, mais il faut un peu de patience. La meilleure méthode est la pratique, beaucoup de pratique.

Quand deux joueurs se situent à des niveaux différents, ils peuvent tout de même jouer des parties intéressantes grâce au système de pierres de handicap. Le joueur le plus faible pose à l'avance un certain nombre de pierres avant que son adversaire joue son premier coup. Ce système de handicap est très courant dans les clubs et permet à tous de se mesurer à égalité de chances, sans que soit altérée l'essence du jeu.

Histoire du go

Le Go est sans doute le plus ancien jeu de plateau du monde. Il aurait été inventé en Chine il y a plus de 4000 ans.

Le développement du jeu en Chine…

La légende raconte que l'empereur Yao ou Shun demanda à l'un de ses conseillers de créer un jeu pour améliorer les qualités intellectuelles de son fils, quelques peu retardé. Le conseiller créa le Go, que l'on nomme wei-ch'i en chinois, ce qui signifie "jeu
d'encerclement ".

Ce jeu est mentionnĂ© pour la première fois dans les Annales des Printemps et des Automnes (entre 722 et 481 av. J.-C). Plus tars, Confucius Ă©voqua le go dans ces entretiens. Ce jeu connaĂ®t un très fort dĂ©veloppement en Chine avec lÂ’apparition dÂ’un système de classement, dÂ’instituts de go et de nombreux ouvrages. Au IIIème siècle ap. J-C, le jeu de go est alors intĂ©grĂ© aux « trois arts sacrĂ©s Â» (peinture, musique et calligraphie) et sera pratiquĂ© par lÂ’empereur et ses courtisans jusquÂ’Ă  la fin du XIXème siècle.

L’arrivée du go au Japon…

Le wei-ch'i arrive en Corée au Vème siècle et atteint enfin l’archipel nippon par l’aristocratie locale en 735 de notre ère. Le Go a d'abord été confiné dans le milieu restreint de la cour impériale. Puis il s'est répandu dans les monastères bouddhistes et shintoïstes et chez les samouraïs. Le Japon est le premier pays à créer une organisation professionnelle, il y a environ 400 ans. Le jeu y a gagné une popularité considérable et une forte amélioration du niveau des joueurs. Au XXème siècle, le go a connu un essor spectaculaire ; il existe un très grand nombre de pratiquants réguliers au Japon ainsi que de nombreux joueurs professionnels.

Le go est actuellement toujours très pratiqué en Chine et en Corée.

Le Go en EuropeÂ…

Le Go a été décrit dès le XXVIIème siècle par des voyageurs européens, mais on n'y a pas joué en Europe avant 1880. Et il a mis longtemps à s'y développer. Le premier championnat d'Europe a été organisé en 1958. Aujourd'hui on joue au Go dans tous les pays d'Europe, cependant le niveau technique reste sensiblement inférieur à celui des professionnels et des meilleurs amateurs asiatiques.

Le Go en FranceÂ…

La pratique du Go en France est relativement rĂ©cente, non seulement par rapport Ă  l'Asie, mais aussi par rapport Ă  l'Europe centrale oĂą quelques cercles pratiquaient le Go depuis plus de cent ans. Les premières parties de Go connues jouĂ©es en France remontent au annĂ©es 50. Il s'agissait alors de noyaux isolĂ©s, autour de joueurs venus d'Asie, et sans organisation nationale. Ces joueurs fabriquaient d'ailleurs eux-mĂŞmes leurs "goban" et leurs pierres... 
Vers la fin des années 60, autour d'une librairie créative du Quartier Latin à Paris, l'Impensé Radical, et d'un fort joueur coréen venu faire un stage en France, M. Lim Yoo Jong (Maître Lim pour les joueurs français), la pratique du Go s'est progressivement organisée, d'abord dans un club centré sur Paris (le club Sakata, du nom d'un célèbre joueur du Japon), puis sous l'égide de la Fédération Française de Go (FFG) qui a favorisé l'éclosion de clubs de Go en province.